Apprendre dans la société du numérique : émancipation ou nouvelle aliénation ?

Christian VERRIER

  • jeudi
  • 13
  • décembre
  • 2018

Détails

  • Heure de début : 17h45
  • heure de fin : 19h15
  • Public : réservé aux adhérents
  • Thème : Questions d’actualité
  • Lieu : Amphithéâtre de l'IUT
    50 Avenue de Bordeaux
    12000 Rodez

Conférencier

  • Christian VERRIER
  •              Maître de conférences en Sciences de l'éducation - Paris VIII

    Apprendre dans la société du numérique :  émancipation ou nouvelle aliénation?

A l’heure de l’addiction aux écrans, du règne d’internet et du virtuel envahissant, mais aussi à l’heure des innovations pédagogiques générées par la cyberculture, qu’en est-il de nos apprentissages contemporains, depuis l’école jusqu’aux universités populaires?

Profondeur historique : de quelques changements dans l’apprentissage

Nouveaux médias et attitudes face aux évolutions des supports du savoir :

  • Platon redoute l’écrit : risque de figer une conversation dynamique, une relation maitre-disciple dont la forme dépend de deux individus particuliers, alors que l’écrit « fixe » un type de relation.
  • longtemps lecture à voix haute, puis passage à voix basse, « intérieure »
  • évolutions de l’utilisation du média écrit : parchemin, puis imprimerie et massification du livre (impulsion décisive de l’école obligatoire)
  • depuis toujours nos apprentissages suivent l’évolution des techniques : radio, cinéma

(instituteurs dès le début du cinéma), télévision (télévision scolaire), vidéo, enseignement assisté par ordinateur (EAO), internet aujourd’hui.

L’apprendre (collectif ou individuel) a toujours suivi l’évolution des techniques, depuis l’écrit jusqu’au numérique, nos tablettes, nos Smartphones…

Lente évolution humaine

  • Pour nos apprentissages, situation-défi contemporaine : l’humanité produit autant d’informations en deux jours qu’elle ne l’a fait en 2 millions d’années (depuis homo habilis).

Bibliothèque de France 14 millions de livres / chaque secondes l’équivalent de deux bibliothèques de France diffusées sur le web, soit 63 millions de bibliothèques par an.

  • mais notre cerveau évolue lentement par rapport à ces nouveautés :
  • Jean-Jacques Hublin (Collège de France : Biologie de la culture Paléoanthropologie du genre Homo, Fayard, 2017) : si l’écriture existe depuis la haute antiquité (3.000/3.500 ans), nos cerveaux qui existent depuis des centaines de milliers d’années n’ont pas encore complètement absorbé cette invention.

Par scanner, IRM, on sait que l’écriture transforme certaines connexions cérébrales, mais dans l’infiniment petit ; au niveau « méso », intermédiaire, quelques petites structures ont changé depuis 3.500 ans, mais infiniment peu, et au niveau macro en fait rien n’a changé. L’écriture n’est pas encore totalement « intégrée » par nos cerveaux.

  • Que dire pour les TIC, pour le numérique? Il est évident que quelque chose va changer dans l’espèce humaine, mais on ne sait dire quoi exactement, quand, comment… nous sommes dans un moment d’incertitude à l’échelle des millénaires. Ce que nous allons dire ce soir sera sans doute obsolète pour nos descendants dans 100 ans, encore plus dans 1.000 ans.
  • Cependant, comment anticiper sur le plan des méthodes d’apprentissage ce bouleversement au niveau des techniques qui véhiculent les savoirs?
  • Ce qu’on connait pour l’instant, ce sont les inconvénients du numérique, qui surcharge nos cerveaux actuels, perturbe nos comportements : les avis divergent un peu, mais dans l’ensemble il est considéré que notre cerveau ne peut correctement gérer plusieurs tâches à la fois (alors que le multitâches est vu parfois comme une nouvelle disposition des « digital natives », « enfants du numérique », par opposition aux « immigrants digital » ou « numériques ») ;
  • si multitâches (rédaction mails+téléphone+sms+recherche google…), l’attention pour chacune de ces tâches diminue, la concentration et l’approfondissement aussi.
  • avec sollicitation constante des outils numériques, activation des circuits de récompense du cerveau, mais surcharge mentale, stress, baisse de l’attention ;
  • le réseau « par défaut » qui fonctionne au repos est moins activé, or c’est lui qui facilite la compréhension, la mémorisation…

Aliénation/dangers du numérique dans les apprentissages

Nos apprentissages dans le numérique peuvent être une forme d’aliénation supplémentaire aux niveaux psychologique et cognitif, venant s’ajouter à d’autres médias non numériques (ou qui furent longtemps non numériques) qui peuvent eux aussi présenter des facettes aliénantes : radio, cinéma, télévision, voire bibliothèques et livres, etc. Dans le 1984 d’Orwell les personnages ne sont pas aliénés par le numérique.

Notre apprentissage avec ces médias, ces vecteurs de culture, dépend de l’usage que nous en faisons, et du sens critique dont nous faisons preuve face à eux (un livre peut être parfaitement toxique : Mein Kampf, Le Protocole des sages de Sion, qui est un faux, les écrits antisémites de Céline, on pourrait en citer de nombreux autres) ; idem pour des émissions de télévision, de radio, etc. Les risques d’aliénation hors numérique sont nombreux et fréquents.

Si nous ne savons pas nous en garder, prendre du recul pour réfléchir à ce que nous pensons en fonction d’eux, effectivement, nous pouvons être aliénés par leur utilisation effrénée, qui peut influencer notre vision du monde.

Les outils numériques viennent encore ajouter une couche d’information continue, disponible n’importe où, n’importe quand, colportant dans de l’ubiquité non seulement tout ce qui était audible et visible chez soi (radio, télé, livres), mais aussi ce qui est plus récent : sites internet, réseaux sociaux, Facebook, Twitter et autres, les discussions en ligne foisonnantes (ou on trouve de tout, du meilleur au pire).

L’assujettissement aux messages ainsi véhiculés fonctionne très bien avec notre cerveau actuel et ses circuits de récompense déjà évoqués, et participe de l’endormissement de notre réseau « de repos » indispensable au bon apprentissage.

Aliénation augmentée par le multi-usage que l’on peut faire de différents sites quand on essaie d’apprendre avec le numérique, l’effet zapping (une information entraîne le besoin d’une autre information connexe (logique du lien suggéré ou volontaire : Napoléon est mort à Sainte Hélène, mais où est cette île, à quoi ressemble-t-elle?), effet grappillage négatif – avec la superficialité qui va avec -, effet qui peut venir non seulement perturber une certaine linéarité des apprentissages (une deuxième chose après compréhension de la première, idée répandue de l’utilité de l’ordre et de la progression cognitive), mais aussi une perte de cohérence d’ensemble (l’apprentissage n’est alors plus pensé globalement en amont, il semble ballotté au gré des envies et curiosités de nos cortex dans notre surf : découvrir l’amplitude des marées à Sainte-Hélène n’apparaît pas déterminant dans l’apprentissage de la fin de l’épopée napoléonienne).

Perte de sens possible, risque de brouillage de l’avancée de l’apprentissage, aliénation terminale au média numérique et aux possibilités qu’il offre, si on veut, puisque la question du sens est en première et dernière instance celle qui doit influencer ce qu’on veut apprendre, et la façon dont on peut le faire.

Et naturellement (éléments sociologiques et politiques après l’élément psychologique) on ajoutera à cette aliénation dans l’apprentissage via le numérique les puissances économiques et politiques, qui sont tapies derrière ce que nous proposent nos écrans

  • les GAFAM Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft (on peut ajouter d’autres méga entreprises d’internet, Airbnb, LinkedIin, Netflix, Twitter, Uber, Yahoo, ) qui nous proposent de tout, en fonction de ce qu’ils savent de nous grâce aux collectes de données Big data.

… (qui du coup connaissent aussi nos apprentissages en ligne (vous aimez Camus? Les big data vous proposeront de plus en plus de Camus, ou, en cercles concentriques, des auteurs ou œuvres s’en rapprochant, vous privant d’autres proches de la philosophie, ou, disons, les rendant un peu moins visibles). Le numérique est aussi une affaire financière et économique, qui vient utiliser à son profit nos consultations d’apprentissage sur la toile.

Ici la « mécanique » numérique, encore grossière aujourd’hui (véritable « Farwest » disent des chercheurs, sorte de chaos de l’information), est source d’aliénation puisqu’elle semble nous cantonner (le plus souvent pour raisons commerciales et économiques) à ce que nous connaissons déjà.

Par les big data, l’écran nous regarde, Big Brother portatif qu’on emmène partout avec soi. Autant de sources d’aliénation supplémentaires.

La société du numérique comporte d’innombrables facettes d’aliénation possible, individuelles et collectives (les moteurs de recherche classiques ne présentent pas les sites les plus intéressants, mais les plus consultés ; les discussions en lignes non régulées peuvent être de la pure propagande sans réelles dimensions critiques), dont nos apprentissages peuvent pâtir dans ce qu’ils pourraient comporter comme capacité de libération, d’émancipation.

Émancipation des apprentissages dans société du numérique

Le numérique ne nous émancipera pas (on ne peut s’émanciper que soi-même et de soi-même, même si des facilités peuvent nous être apportées de l’extérieur, par de l’éducation populaire, une UP).

Dans nos apprentissages (depuis l’école jusqu’aux universités, et notre formation tout au long de la vie), à côté de ses caractéristiques potentiellement aliénantes déjà entrevues, le numérique peut participer de notre émancipation individuelle et collective, parallèlement à d’autres moyens plus anciens.

Ubiquité des informations du web, disponibles d’un clic, dans des quantités incroyables, comme jamais dans l’histoire des hommes. Dans ce flux devenu presque inimaginable, l’enjeu est de ne pas s’aliéner au numérique et d’y trouver de l’émancipation malgré lui et grâce à lui, puisque comme tout media il présente une face sombre et une face plus claire.

 

Informations immédiatement disponibles en une seconde, recherches qui auraient pris des heures voire des jours. Mais savoir que faire de ces informations, comment y mettre un peu de cohérence d’ensemble (puisque notre circuit de récompense a tendance à les faire arriver toujours et encore, avec la satisfaction gourmande de le voir arriver), surtout si notre scolarité ne nous a pas appris à nous auto-diriger correctement.

Source d’émancipation, sous réserve de ne pas être enseveli sous les informations, étourdi par la rapidité de leur collecte, par leur arrivée en ordre dispersé, par les hyperliens nous entraînant toujours plus loin sur l’océan des savoirs mis à disposition, au risque de se perdre tout à fait, de ne plus savoir où on en est. A force de surfer, risque de se perdre sur l’océan.

La part de notre émancipation qui pourra advenir grâce à nos apprentissages dans le numérique et malgré les écueils, se fera grâce à notre sagacité, à notre art d’apprendre, que nous cultiverons, et que d’autres pourront nous aider à cultiver, et que nous aiderons à notre tour (idée de communauté d’apprentissage, ne serait-ce que dans une UP).

Cette émancipation pourra aussi être pour partie facilitée, avec le web, par la possibilité de constituer dans l’apprentissage et par l’apprentissage des savoirs « parallèles » aux savoirs classiques légitimes assez semblables à eux finalement (wikipedia en serait un bon exemple, qui pourra reprendre des thèmes déjà développés dans les encyclopédies classiques, mais aussi d’autres savoirs moins légitimes, plus hétérodoxes, voire contestant la pensée dominante).

Egalement, dans cette forme d’apprentissage avec le numérique, réelle possibilité de partage des savoirs dans de l’horizontalité venant rompre avec la « professoralité » acquise dès l’école (la plupart du temps même si exceptions).

Le numérique offre une réelle facilité pour l’autoformation et l’autodidaxie, comme jamais dans l’histoire de l’apprentissage des hommes. Mais à côté de ces avantages et des vertus émancipatrices de l’autoformation, ne sont pas supprimés les risques inhérents à l’apprentissage individuel (enfermement, circularité avec soi-même, manque éventuel de regards extérieurs et de sens critique)

Le numérique peut faciliter notre vie au quotidien, nous émancipant de contraintes diverses, nous émancipant y compris du plombier m’aliénant à son savoir- faire (les tutoriels sur le web). Exemples du bricolage avec solutions rapides et façons de faire, qui viennent m’émanciper de détenteurs de savoirs professionnels qui exercent du coup un moindre pouvoir sur moi (pensons également au médical, dans et hors de l’hôpital)

Sans oublier l’émancipation possible par l’enseignement en ligne (avec pédagogie adaptée à inventer), depuis l’école jusqu’aux universités, qui s’il est bien pensé peut avoir de réelles dimensions émancipatrices (y compris par rapport à la « forme » école elle-même, que reprend volontiers l’université).

Dans du plus politique désaliénant (on ne peut réfléchir à l’apprendre sans évoquer sa dimension politique, en même temps que les dimensions psychologiques, économiques ou pédagogiques), pensons à l’auto-organisation des nouveaux mouvements : Nuit debout, les Gilets jaunes, Me Too, etc, sans oublier le début des révolutions arabes, surtout pour la Tunisie.

Pour que de l’émancipation se produise grâce à de l’apprentissage passant par le numérique, il conviendrait d’apprendre à apprendre dans un tel cadre, autrement dit à lutter contre la dispersion de l’attention, à renforcer la concentration, surtout si des écrans sont donnés très jeune.

Il faudrait apprendre soi- même, et apprendre aux autres (UP évidemment) à « reconcentrer » l’attention, à déjouer les pièges du circuit de récompense poussant au compulsif, à approfondir ce qu’on apprend (on apprend superficiellement partout et toujours, sur n’importe quel site, tout et n’importe quoi, notre cerveau est aussi une éponge extraordinaire, et notre capacité à apprendre infinie, y compris au repos, en dormant), apprendre à prendre son temps, à penser la rapidité et la satisfaction ludique de l’immédiateté, pour savoir qu’en faire.

Faire avec en même temps que contre le culte de la vitesse dénoncé jadis par Ivan Illich (La convivialité), pour mettre l’immédiateté à notre profit, en évitant qu’une information chasse immédiatement l’autre sans qu’on ait eu le temps d’analyser et d’assimiler contradictoirement l’information précédente.

Et, contradictoirement mais complémentairement, réhabiliter les vertus du grappillage positif. Dans tous nos apprentissages, avec ou sans numérique, il y a toujours un peu de grappillage (au sens de collecte, de butinage), d’éléments de savoir disparates collectés ici et là « à la volée », parfois indépendamment de notre volonté (nos formations ultra-informelles, au gré de la vie de chaque jour, qui peuvent s’articuler à d’autres apprentissages plus structurés).

Nos apprentissages dans et par le numérique en 2019, pour être émancipants sont à « bricoler », dans notre auto-pédagogie, mais aussi pour la pédagogie, dans les classes. Pour l’école, Philippe Meirieu suggère que le numérique peut contribuer à l’émergence de la pensée à condition :

1°) que l’horizontalité des échanges n’écarte pas l’exigence de vérité.

2°) que l’immédiateté n’écarte pas l’exigence du sursis.

3°) que l ’éducation se donne pour fin d’aider les élèves à entrer dans le symbolique (valeurs, ouverture à l’imaginaire, creusement du sens…)

Depuis la salle de classe jusqu’à l’amphi universitaire, jusqu’au canapé de notre salon, il nous faut tenter des techniques et méthodes nouvelles, en mettant des freins quand nous sentons des dérives vers de l’aliénation toujours possible (donc, bien comprendre comment elle nous conditionne – en fait ce qui vaut pour toute forme de savoir et la forme de transmission qui l’accompagne).

Apprendre aux apprenants (et qu’ils s’apprennent à eux-mêmes) à prendre garde aux bibliothèques qui peuvent contenir des trésors mais aussi des poisons, tout en se préservant autant qu’il faut des TIC (ce qui revient au « apprendre à apprendre » des années 70).

Conclusion

Avec le numérique, s’émancipe-t-on ou s’aliène-t-on encore davantage? Réponse :cela dépend de nous, de ce que nous en faisons.

Dans le numérique nous sommes agents et acteurs – (le numérique est notre objet, et nous en sommes l’objet, avec les forces économiques mondialisées en amont) – d’un basculement de civilisation dont nous ignorons l’avenir (y compris avec l’intelligence artificielle qui vient), mais dont il vaut mieux essayer de connaitre dès maintenant les potentialités et les écueils.

L’apprenant contemporain ne peut plus faire comme si la société numérique n’existait pas (même si le poète n’aura jamais besoin que d’un papier et d’un crayon) ; elle est devenue incontournable, comme l’écrit l’est devenu progressivement depuis l’antiquité (c’est d’ailleurs grâce à lui si on aujourd’hui on connait Platon…)

Mais il convient d’orienter ses apprentissage dans le numérique en essayant de savoir aussi ce qu’est ce numérique (donc un de nos apprentissages serait le numérique lui-même), afin d’en connaître au mieux les pièges, les dangers (comme pour l’apprenant lecteur il peut être intéressant de connaitre le fonctionnement du monde éditorial, ainsi que celui de l’école qui lui apprend lecture et écriture). Ceci pour se prémunir des risques, jamais aussi dangereux que quand on ne les connaît pas. Avec ce paradoxe que c’est aussi éventuellement sur le web qu’on pourra découvrir les risques présentés par le numérique.

Et puis, comme toujours, tâchons d’être critique (un travail de tout instant : aiguiser le sens critique et auto-critique, puis la critique de la critique, sans cesse), le plus dialectique possible dans la réflexion sur nos apprentissages numériques : il y a du négatif (pour le cerveau, on l’a vu, travailler notre attention comme un muscle, afin de combattre la dispersion), du positif aussi, et compte tenu de cette constatation élémentaire (qui vaut presque pour toutes choses, y compris l’alcool qui peut nous sauver – antisepsie contre l’infection – ou nous détruire), comment produisons-nous le troisième terme, la synthèse des négatif/positif? : comment organisons- nous concrètement nos apprentissages face aux écrans, comment les régulons-nous pour les mettre au mieux à notre profit?

Nous laissons- nous décourager par l’emprise numérique, la trouvons-nous irrémédiable, ou bien tentons-nous d’en tirer quelques chose de nouveau, d’inattendu, qui n’existait pas auparavant? Quelle serait notre nouvelle proposition-synthèse pour apprendre dans le numérique sans y être aliéné, le mettant au service de l’émancipation?

Rechercher une certaine sagesse, au moins un équilibre dans nos usages apprenants du numérique : toujours la voie du milieu d’Aristote, ni pas assez, ni trop, dans une bonne distance vis-à-vis de l’un et de l’autre, avec l’idée en plus de produire un peu de nouveau grâce à ce nouvel outil, ce nouveau qui n’aurait pu advenir sans le numérique

  • ex de l’enseignement en ligne dans l’apprentissage universitaire à Paris 8, mais d’autres exemples sont possibles.

Et puis, en une pirouette finale, malgré les avantages possibles du numérique, pourquoi ne pas se déconnecter totalement, parfois? Sorte d’exercice spirituel, pour faire retour sur soi, seul avec soi-même, pour mieux considérer nos apprentissages passés et futurs.

Bibliographie indicative

Amadieu (Franck), Tricot (André), Apprendre avec le numérique, Retz, 2014

Bihouix (Philippe, Mauvilly (Karine), Le désastre de l’école numérique. Plaidoyer pour une école sans écrans , Seuil, 2016

Cardon (Dominique), Granjon (Fabien), Médiactivistes, Presses de Sciences po, 2010

Cardon (Dominique), A quoi rêvent les algorithmes? Nos vies à l’heure des algorithmes , Seuil, 2015

Casilli (Antonio), Les Liaisons numériques Vers une nouvelle sociabilité ? Seuil, 2010.

Cecchini (Amaranta), Intimités amoureuses à l’ère du numérique. Le cas des relations nouées dans les mondes sociaux en ligne, Alphil éditions, 2015

Hublin (Jean- Jacques), Biologie de la culture. Paléoanthropologie du genre Homo, Fayard, 2017

Kambouchner (Denis), Meirieu (Philippe), Stiegler (Bernard), L’école, le numérique et la société qui vient, Mille et une nuits, 2012

Lecomte (Romain), « Internet et la reconfiguration de l’espace public tunisien : le rôle de la diaspora », Tic&société, vol. III, n° 1-2, 2009 (aussi en ligne : https://journals.openedition.org/ticetsociete/702).

Minotte (Pascal), Cyberdépendance et autres croquemitaines, Fabert, 2011

Serres (Michel), Petite poucette, Ed Le Pommier, 2012

Vial (Stéphane), L’Être et l’Écran. Comment le numérique change la perception, Puf, 2013

Tisseron (Serge), Stiegler (Bernard), Faut-il interdire les écrans aux enfants?, Ed Mordicus, 2009

Verrier (Christian), Kim (Sunmi), Le plaisir d’apprendre en ligne à l’université, De Boeck, 2009

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