Francis JAMMES, poète-chantre des Pyrénées, avec la participation de Patrick Jan-George, récitant

Cette conférence sera illustrée par des photos originales projetées (portraits de l’écrivain, lieux, etc…). La musique y aura sa place avec des poèmes de Jammes mis en musique (La Prière de Brassens) par de grands compositeurs (Lili Boulanger, Milhaud…) et une mélodie d’Henri Duparc, grand ami de Jammes.
Des textes poétiques de Jammes seront lus, avec le concours d’un récitant talentueux : Patrick Jan-George.

Mon intérêt pour Francis Jammes remonte à plusieurs années et aux recherches importantes effectuées sur Duparc, en vue d’un ouvrage publié chez Bleu nuit éditeur.

Depuis, une passion pour ce grand poète me fait poursuivre des recherches sur sa vie en Béarn et au Pays-Basque, sur son œuvre très abondante (recueils de poèmes, nouvelles, contes, y compris ses correspondances avec Claudel, Gide, Colette…) et sur les écrivains, poètes, musiciens et peintres contemporains (très connus ou malheureusement délaissés) qu’il a pu fréquenter (il fut intime de Gide, Claudel, Mauriac ; admiré de ses amis Proust, Barrès, de Régnier, Charles Guérin, Colette, Alain Fournier, André Laffont, Mallarmé, St John Perse, Darius Milhaud et tant d’autres.

De la fin du XIXème siècle aux années 1920, il rayonna sur la poésie française, faisant figure de phare avec De L’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir, Le Deuil Primevères). Créant le jammisme, son succès fut retentissant avec Clairières dans le ciel, Les géorgiques chrétiennes (deux recueils marqués par une dimension spirituelle indéniable).

Sa personnalité est saisissante par son fort caractère, son charisme, son ouverture sur le monde, sa joie juvénile, son amour inconsidéré pour la nature et sa résistance à ce milieu parisien qui pourtant le réclamait. Enraciné dans ses chères Pyrénées, du Bigorre natal à Orthez puis Hasparren, il fut le chantre bucolique, passionné, parfois mélancolique, souvent inspiré et profond par l’amour d’un terroir qui n’avait pas de secrets pour lui. Original, idéaliste, indépendant, celui que l’on nomma Le Faune, le Cygne d’Orthez, devint dans sa maturité le Patriarche d’Hasparren, père de sept enfants et toujours sollicité par les plus grands ou les plus modestes poètes et écrivains venant trouver, auprès de lui, des leçons d’humanité, de foi, de sagesse et de persévérance.

Francis Jammes fit une mémorable visite à Rodez en 1906, relatée par Léon Moulin (Revue du Rouergue 117, 1976)